dimanche 3 septembre 2017

feu folle est, gitane sans filtre

Feu folle est


un soir d'automne
je m'abandonne

Nous avions réussi à nous échapper de la grisaille qui pue
Ce monde dit normal où je n’en pouvais plus
Où la pression happait ma force vitale
Ne plus supporter cette vie banale
Mon grand H m ’avait juste demandé
De prendre quelques déshabillés
Une brosse à dent
Des sous-vêtements
Mes habits noirs
De gitane
Et mon foulard
Tzigane

Nous allions chez un ami à lui
Cachés, un coin de paradis
Un beau salon, une cheminée
Notre tapis à étaler
Il plongea ses yeux dans les miens
Durs, froids, diluviens
Me lâcha pour servir le vin
Une belle robe et du tanin
M’ordonna d’enlever ma robe
Et de découvrir mes globes
Me banda les yeux déjà baissés
Me dit de m’allonger
Tous mes sens en alertes
Attendre, inerte
Entendre l’allumette crépiter
Et sentir les bûches brûler
Mon grand H
Qui m’attache
 Les mollets
Très serrés
Sa main qui remonte ma croupe
Les ongles comme une troupe
De fourmis attaquant ma chair
Ne pas bouger, pas d’impair
Et j’attends le supplice
Qui se mêle au délice
Je l’entends bouger
Remuer le feu de cheminée
Il me murmure qu’il voudrait me marquer
A jamais ma peau par lui tatouée
Mon corps se raidit
J’ose un non déconfit
Il devient de nouveau tendre
Prend ma bouche pour me détendre
Glisse sa main entre mes cuisses, habile
Ses doigts s’enfoncent érectiles
Je le sens s’éloigner
J’entends du bruit sans deviner
Il revient poser sa main sur mes fesses
Sèche avec rudesse
De nouveaux bruits m’interpellent
Qu’a-t-il dans son escarcelle
Je l’entends remuer le bois et le feu
A genou femme.  Je joue le jeu
Prépare-toi à ta souffrance
Ça va brûler, une délivrance
Ne bouge pas, ne remue pas
Je me crispe, j’ai peur déjà
J’écoute les flammes grésiller
Je perçois des sons secrets
De sa main gauche il attrape ma hanche
Pour que mon dos fasse la planche
J’attends le mal de mon mâle
La souffrance vertébrale
J’ai les nerfs à vif
Devant ce jeu poussif
Et la cascade se déferle dans mon dos
Ça brûle, fait mal bien trop chaud
Avant que mon cerveau n’enregistre
Que ce jeu beau et sinistre
N’est qu’une mascarade
Et pour moi une brimade
J’ai reçu de l’eau froide et des glaçons
Que j’ai cru être des tessons
La suite fut intense et forte
Au matin à l’heure réconforte
 Il pose sa main sur mes reins
 Et y découvrir le dessin
De ma peau brûlée, parcheminée
On ne sait à quel degré
Cette tache a longtemps été notre souvenir

Ma façon de lui appartenir
image du net

4 commentaires:

  1. Bonsoir Gitane,
    Votre plume est toujours belle même si vous n'êtes pas JeanD'O, vous avez un talent certain pour faire passer vos émotions ...
    Au plaisir...

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  2. merci à vous ... ni Jean ni Jeanne ... ni sa vie ni son oeuvre ...
    au plaisir aussi ... de se croiser ...

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  3. Nous nous croiserons ici ou ailleurs
    DivinM ;-)

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