mercredi 29 novembre 2017

auberge des pas perdus








Après la rue des complaintes, tournez à droite la petite ruelle du souvenir. Vous y découvrirez un bar qui ne paye pas de mine. Osez pousser la porte du bar Mélancolie, vous vous y sentirez tout de suite à votre aise dans cet endroit feutré, éclairé faiblement par de vieux réverbères.
Commandez un chocolat chaud avec de la crème ou un vin chaud avec de la cannelle
L’heure est propice à la rêverie et à la méditation
Alors regardez bien les murs et vous verrez les mots laissés par d’autres clients.
Le seul mot d’ordre est de commencer sa phrase par « j’ai perdu ».


mercredi 22 novembre 2017

oxymore







Entendre la musique de ton silence
Dans le noir si lumineux
Se languir avec patience
Et mon mal est délicieux

lundi 13 novembre 2017

à bouche que veux tu




Un bon restaurant car vous êtes porté sur la bouche
Et délicat, vous faites la fine bouche.
Le cadre se prête à nos retrouvailles
Et ma robe ne vous laisse pas de paille.
Je vous écoute, bouche bée
Vous confier vos secrets
Avec l’envie que nos mains se touchent
Sans prendre la mouche.
Vous m’enlevez les mots de la bouche
Me clouez le bec, moi peu farouche.
Vous avez gardé quelque chose pour la bouche
Ces derniers moments avant l’escarmouche
Vous vouliez me revoir très vite
Formule très explicite.

dimanche 5 novembre 2017

demain



doigts froids, blancs
gelés, sensibles
difficile de tenir un sac
l'index et le pouce sont mes meilleurs alliés
courants d’électricité, violents
des épaules au bout des doigts
douleur continuelle, intemporelle
et ces nuits où le mal me réveille

jeudi 2 novembre 2017

le chuchoteur



Ça a toujours été inné chez lui, cet instinct avec les animaux. Plus tard, il découvrit que c’était envers les chevaux qu’il se sentait le plus proche. Il fut très vite surnommé « le chuchoteur ».  Un chuchoteur, ce n’est pas Robert Redford qui murmure à l’oreille des chevaux, c’est un homme qui pense cheval, l’étudie pour mieux communiquer avec lui, en confiance et respect mutuel.

Il avait voulu en faire sa profession mais avait vite arrêté : il se retrouvait avec d’autres qui asservissaient les chevaux par la peur ou la violence ; et puis il était fatigué d’éduquer les bêtes avant qu’elles ne repartent pour d’autres propriétaires.  Alors il avait pris un travail plus routinier mais qui le faisait vivre. Pourtant il avait besoin de temps en temps de débourrer une jument, d’en faire un partenaire exceptionnel. C’était le seul moyen qu’il avait pour supporter le quotidien de sa vie. Il rêvait de trouver celle (oui il préférait les femelles) dont il serait le maître.