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Avril 2016, envoyée dans une ville de province que je
découvre pour la 1ère fois. Mes stagiaires ont été intéressants et
je sors de ma journée épuisée et contente. J’ai lu que le centre-ville datait
du moyen-âge et le temps est doux, j’ai envie de me promener. Je parcours ces
ruelles qui montent et qui me racontent leur histoire. Une petite brise, des
odeurs de cuisine, des rires d’enfants Je marche sur les pavés en me demandant
combien d’êtres les ont foulés avant moi. Je touche les pierres douces et
froides, les murs qui murmurent les bons et mauvais moments qu’ils ont vécu. Il
commence à faire sombre quand mes pas m’amènent sur une jolie place avec
quelques troquets, les lampadaires sont allumés et dessinent des ombres
chinoises. Des tables en fer, des sièges avec coussin, quelques géraniums aux
fenêtres du 1er étage, ces maisons de roc et ces petits trottoirs
sur lesquels on ne peut marcher, ces petites margelles devant les portes en
bois. Des vieux heurtoirs en fer
rouillé, à moins que ce soit du laiton. Je ne peux m’empêcher de les toucher.
Je m’installe à la terrasse d’un café, le siège est un peu
ferme, ma main caresse le fer de la table. Je profite de la douceur de la
soirée. Le serveur vient, je commande un Tariquet. Je souris. Il y a un mois
mon sourire était mécanique. Là vraiment je me sens respirer et vivre. Il a
suffi de dériver presque une heure dans ces eaux de caraïbes pour me redonner
gout à la vie. Cet accident de plongée m’a ramené un nouveau souffle. Mon cœur
ne s’ouvre pas encore, il n’a pas encore réappris à aimer, il me faudra encore du
temps, quelques mois,… mais l’envie d’être est là.
Le serveur me dépose le verre, je prends une première
gorgée. Je laisse mon dos se relâcher contre la chaise, et j’observe les gens
autour de moi. A 3 tables de là, un homme retient mon attention. Il n’est pas
beau, ni laid. Il dégage juste quelque chose qui m’aimante. Mon regard revient
sans cesse vers lui. Il fait de même, sourit, me fixe.
J’allume une cigarette pour me donner une contenance, bois
une nouvelle gorgée. Le vin est frais, je le sens s’écouler dans ma bouche et
ma gorge. Je ferme les yeux.
Il arrive et me prend la main, je le suis. Il m’emmène dans
une ruelle et me colle contre le mur. Aucun mot. Il pose sa main gauche sur ma
gorge, je mets ma droite sur son poignet avec douceur. Son regard sombre mais
pas froid se fixe dans le mien, je baisse les yeux. Il ressert sa poigne
jusqu’à ce que de nouveau nos regards se croisent. Et pendant cet échange, de
sa main droite, il soulève mon chemiser, ses doigts glisse sur ma peau, frôlent
mes seins. Je frissonne. Il se rapproche. Pas de paroles pas de baisers (ça
m’arrange : il n’y a que si j’aime un homme que je l’embrasse à pleine
bouche dans les rues ou en public). Sa main devient plus furtive, elle vient
toucher, caresser, pince mes tétons durs.
Il vient ensuite glisser ses doigts entre ma peau et mon
collant, après avoir soulevé ma jupe.
Sans même m’en rendre compte, j’écarte les cuisses, sans que notre
vision se brise. Il commence à s’insinuer dans mes chairs, je retiens un
gémissement. Nous entendons des passants arriver. Il enlève sa main, approche
son visage de mon oreille et me dit juste « chut », je ne peux pas
deviner le son de sa voix. Je souris aux passants qui nous prennent pour des
amoureux. Il me guide en appuyant son bras dans le bas de mon dos, et nous
dévalons la ruelle. A un moment il me pousse à gauche sous un porche.
J’ai à peine le temps de découvrir un renfoncement qu’il me
colle contre le mur en pierre, ça sent l’humidité. Mes mains s’accrochent aux
pierres plus hautes je sens les aspérités sous mes doigts, mes pieds se posent
naturellement sur la margelle. Instinctivement mes fesses se mettent en arrière
prêtes. Il est derrière moi, je l’entends enlever sa ceinture, déboutonner son
pantalon. Je souris, j’ai envie. Il soulève ma jupe, fait glisser mon collant
et mon slip jusqu’à mes genoux (pourquoi je n’ai pas mis de bas
aujourd’hui !). Il remonte ses mains restant toujours en contact avec ma
peau, ses mains qui arrivent à mes fesses. Mes jambes s’écartent et …
Je pousse un petit cri, j’ouvre les yeux. Ma cigarette vient
de me brûler l’index. Je me rends compte que là seule à la terrasse d’un café,
j’ai fantasmé. Mon regard rencontre celui de l’homme, il me sourit, ses yeux me
dévisagent glissent sur ma poitrine et descendent à ma jupe. Je regarde aussi.
Ma main droite est serrée sur l’ourlet de ma jupe que j’ai relevé jusqu’en haut
de ma cuisse. Ma tête remonte vers l’homme qui sourit encore plus, je vois ses
dents. Je rougis (oui je sais, c’est mon côté petite fille parfois !). Il
se lève, va payer. Il passe ensuite doucement devant moi, toujours ce sourire
moqueur. Le serveur arrive, je lui demande combien je lui dois. Il me répond
que c’est le monsieur qui part qui a payé pour moi. Je vois l’homme avancer au
bout de la rue, le serveur ne me lâche pas d’un œil. Je me lève, je prends mon
temps (oui pour tout le reste je vais vite, trop vite, mais dans ces moments
j’aime ralentir le temps).
Je ferme le bouton de ma veste, range mes cigarettes dans
mon sac. Je dis au revoir au serveur, je vois qu’il reste sur place. J’avance. L’homme s’est arrêté au bout de la
route, il se retourne, m’observe, tourne à droite. J’avance. Je souris, j’ai envie de remercier
cet homme qui vient de réveiller mon corps. J’avance. Je sens le serveur
derrière moi qui guette mes gestes. J’avance. Si je vais à droite je suis
l’homme, si je vais à gauche je rentre à l’hôtel. Alors je me retourne. J’ouvre
grand les bras pour faire comprendre au serveur que je ne sais pas. Je tourne
sur moi-même pour soulever ma jupe, je souris et …j’avance
Véritable délice de vos Sens....Les cafés et cigarettes ne font pas toujours bon ménage ensemble ;)....
RépondreSupprimerDe vos songes à votre réalité...Merveilleux partages que vous nous offrez là....On vous suit, on vous lit, on vous espère....Et chute....L'hésitation à la fin...Nous laisse sur notre Faim de mots....A quand cette Fin ...des Sens...
Merci à Vous très chère
merci de votre regard et de vos mots ... la chute, oh vous vous en doutez bien ... mais chut! laissons un peu de mystères
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