vendredi 12 juillet 2019

un soir de pleine lune




L’été arrive et les chaleurs rendent torpeur les corps en sueur. La mer vient m’offrir ses vagues tièdes. Évaporation saline, je flotte et tourne au gré des flots, aux rayons du soleil. Les eaux en crue cèdent et laissent leur trace sur la peau, sans repos. Après la froideur des longues nuits hivernales, je cède et me laisse aller, profitant de l’instant lentement. Léchée par l’océan en corps et encore


Marin d’eaux troubles, il arrive entre deux vagues, attachant. Ses ricochets semblent surs et pourtant si légers si fragiles, comme la brise estivale de fin de journée. D’une main habite il ouvre les écluses. Des baisers en cascades, des caresses qui coulent, des regards se voilent en volée, envolés. Il s’attache à mes courbes, poses lascives et offertes aux pensées fébriles et au verbe érectile. Mes gémissements sont des cris chuchotés, des soupirs chantés, enchantés.  Se dévorer à cors et au corps

Sa main m’étrangle de douceur, débauche innocente, malicieuse. Il marque de son corps mon impatience, de ses dents, impétueux, ma nuque corvéable. Incontrôlable.  Il s’incline vers nos perspectives sombres, exquises perversions. Les yeux brillent, les pouls résonnent, accélèrent, accès d’air. S’attiser, s’attirer en corps et en corps



J’expire, il explore ma peau bronzée. Il suscite et m’excite. Aucune certitude, l’instinct animal, seuls les corps s’exposent, prêt de l’explosion, et s’expriment. Sourire espiègle les lèvres expertes s’expliquent. Enchaînée à ses gestes, je me perds et me noie, lame de fond humide et fière d’émerger. Mouillée je ploie sous ses doigts. Lâchée l’ancre, j’obéis désir compulsif suspendue à ce fil, ce tourbillon des sens.  Emboîter, m ’arrimer à son corps encore

En place entre mes cuisses, il navigue à vue, à vulve, dans ce torrent, succession indécente, flux et reflux. Le geyser joue, jaillit, jouit, jute, et nous joint. Je m’accroche au mat, et vibrer la tempête dans me spores, dans ma tête. Le typhon nous soulève en saccades bruyantes, ruisselantes. Sillonner la houle de nos corps encore

Et la descente des flots ardents, équilibre instable des chutes d’eaux, se réfugier dans la grotte de ses bras, collés, embrasés, essoufflés, avant les nuits de pleine lune. Les heures viendront où les rêves oniriques seront remplacés par les nuits blanches, là où l’envie de déchirer le ciel étoilé derrière des paupières diaphanes, la lune ne fera pas de quartier aux corps, en décor



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