L’été arrive et les chaleurs rendent torpeur les corps en
sueur. La mer vient m’offrir ses vagues tièdes. Évaporation saline, je flotte
et tourne au gré des flots, aux rayons du soleil. Les eaux en crue cèdent et
laissent leur trace sur la peau, sans repos. Après la froideur des longues nuits
hivernales, je cède et me laisse aller, profitant de l’instant lentement. Léchée
par l’océan en corps et encore
Marin d’eaux troubles, il arrive entre deux vagues,
attachant. Ses ricochets semblent surs et pourtant si légers si fragiles, comme
la brise estivale de fin de journée. D’une main habite il ouvre les écluses. Des
baisers en cascades, des caresses qui coulent, des regards se voilent en volée,
envolés. Il s’attache à mes courbes, poses lascives et offertes aux pensées
fébriles et au verbe érectile. Mes gémissements sont des cris chuchotés, des
soupirs chantés, enchantés. Se dévorer à
cors et au corps
Sa main m’étrangle de douceur, débauche innocente,
malicieuse. Il marque de son corps mon impatience, de ses dents, impétueux, ma
nuque corvéable. Incontrôlable. Il s’incline
vers nos perspectives sombres, exquises perversions. Les yeux brillent, les
pouls résonnent, accélèrent, accès d’air. S’attiser, s’attirer en corps et en
corps
J’expire, il explore ma peau bronzée. Il suscite et m’excite.
Aucune certitude, l’instinct animal, seuls les corps s’exposent, prêt de l’explosion,
et s’expriment. Sourire espiègle les lèvres expertes s’expliquent. Enchaînée à
ses gestes, je me perds et me noie, lame de fond humide et fière d’émerger. Mouillée
je ploie sous ses doigts. Lâchée l’ancre, j’obéis désir compulsif suspendue à
ce fil, ce tourbillon des sens. Emboîter,
m ’arrimer à son corps encore
En place entre mes cuisses, il navigue à vue, à vulve, dans
ce torrent, succession indécente, flux et reflux. Le geyser joue, jaillit,
jouit, jute, et nous joint. Je m’accroche au mat, et vibrer la tempête dans me
spores, dans ma tête. Le typhon nous soulève en saccades bruyantes,
ruisselantes. Sillonner la houle de nos corps encore
Et la descente des flots ardents, équilibre instable des
chutes d’eaux, se réfugier dans la grotte de ses bras, collés, embrasés, essoufflés,
avant les nuits de pleine lune. Les heures viendront où les rêves oniriques
seront remplacés par les nuits blanches, là où l’envie de déchirer le ciel
étoilé derrière des paupières diaphanes, la lune ne fera pas de quartier aux corps, en décor
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