vendredi 18 novembre 2022

les collègues et le BDSM

 

Je suis là en salle de réunion et je les observe tous

Je n’écoute pas le discours, je connais déjà le sujet, alors je les regarde un à un me demandant

Celui-là qui parait si insignifiant que j’oublie régulièrement son prénom pourrait-il être Dominant ?

Celle-ci qui parait si sure d’elle mais qui appelle son mari le midi pour savoir s’il a bien mangé, soumise ?


Celle-là c'est sur : je la vois très bien en cuir un fouet à la main Domina sadique !

Celle-ci qui a peur de prendre a moindre décision et que j’ai entendu un jour téléphoner pour dire à une personne comment étendre les chaussettes (pour info, les étirer puis les poser à plat) switch ?

Celui-ci qui essaie de draguer chaque jeune fille qui arrive dans le bureau et qui tremble à chaque appel de sa femme, soumis ? maso ?

Le Caliméro qui se plaint tout le temps et que même moi j’aurai envie de bâillonner

Celle-là qui parle trop fort, qui est toujours très sure d’elle, dont les propos fachos et racistes m’horripilent je la mettrai bien sur une croix de St André ais pas pour son plaisir

Celui qui m’a dit qu’il adore les cravaches et qui ne baisse jamais les yeux, Dominant ?

Celle qui dit toujours oui docilement aux projets, qui dit vouloir se dépasser et qui ne change jamais rien ... Souminatrice ?

Celle qui coupe la parole pour ne parler que d’elle et de ses nombreuses expériences professionnelles d’avant (avant quoi ?) .. J’ai compté avec tout ce qu’elle raconte elle doit avoir 160 ans... esclave ?

Celle qui rougit et prend un air coquin quand je fais une remarque sur le non-port de culotte ou le vendredi ce n’est pas ravioli ... future soumise ?

Mon directeur qui adore être le premier de la classe, se congratule dès que les chiffres sont bons et qui a tant besoin de reconnaissance ... soumis ?

Je continue le tour de la salle en en posant ces questions, chacun y passe, je me fais mes paris

Je suis dans cette salle de réunion avec tous mes collègues une dernière fois avant d’arrêter quelques mois de travailler, avant de pouvoir les retrouver. Je souris avec tendresse en pensant à ce parallèle avec le BDSM

Il y a ceux que j’apprécie, ceux pour qui j’ai de l’empathie, ceux qui m’indiffère, ceux que je n’apprécie pas,

Il y a plein de caractères différents, toute pyramide d’âge et d’origine, chacun a ses idées, ses envies, sa façon de voir le travail

Il y a les traditionnalistes les moralistes, les avant-gardistes, les jugeant, les modérés, les curieux, les «la Vérité c’est moi », les ouverts d’esprit, les coincés du cul, les jeanfoutistes, les mielleux, les moutons qui suivent la majorité, les chercheurs de ragots qui ensuite les dispersent, ceux qui aiment le changement, ceux qui préfèrent la routine, ceux qui sont perturbés à la moindre évolution, ceux qui choisissent de sortir de leur zone de confort

Il y a de tout, des humains avant tout et comme dans le BDSM c’est le groupe avec toutes ces différences, toutes ces complexités qui m’apportent beaucoup et c’est grâce à eux que j’évolue aussi, que j’écoute d’autres points de vue, que je me confronte à mes propres valeurs, que je râle ou que je ris, que je m’entraine à la patience de supporter certaines personnes voire à leur chercher des qualités, que je progresse sur moi, que je suis parfois bouleverser à les regarder, les membres d’une seule équipes avec des pratiques différentes, des consignes, des protocoles respectés ou non, des dominants et des dominés,  et un peu de cérébralité  



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