dimanche 3 juillet 2022

Rivière endormie

 

J’arrive au lieu convenu, à l’heure convenue, le scénario a été longuement discuté et approuvé

Il sait jusqu’où il peut aller, ce qu’il ne peut faire physiquement, ce dont il faut faire attention, il est d’accord

La clairière est belle, un paysage champêtre, des herbes folles qui s’agitent sous le vent léger, la rivière qui ruissèle lentement, translucide sur un sol de cailloux polis par le temps

L’air embaume le printemps, les insectes sont de la partie, le soleil brille sous un ciel couvert


J’enlève mon chapeau de paille et le dépose délicatement à terre, puis ma robe. Il ne me reste que mes escarpins, mes bijoux de corps : bracelets aux poignets et chevilles, long collier partant de mon cou, valsant sur mon ventre et venant s’accrocher aux piercings de mes lèvres sur un serre taille blanc très serré.

 J’attends face au saule pleureur, j’attends calme et frissonnante d’impatience de savoir comment je vais vivre cette expérience.

Sa main se pose sur mon épaule, je sursaute. Il s’est approché de moi sans que je l’entende. Style classique : jean, chemise claire et ... pieds nus !

Style classique jeans chemises nu-pieds son visage est bronzé. Ses pattes d’oie laissent deviner ses années de tribulation ses voyages antérieurs.

Il me demande de m’enlacer le tronc d'arbre, je m'exécute en bombant mon cul. Les claques commencent plutôt douces. J'entends gazouiller les oiseaux, je souris, ses fessées deviennent plus fortes, plus puissantes alternant rapidité et pose.

J'ai mal. Je ne dis rien. J'essaie de ne pas bouger, les larmes glissent et tombent sur l'humus sans bruit

 Il s'arrête, j'entends ouvrir sa ceinture, déboutonner son pantalon, tomber ses vêtements. Il m'attrape par les cheveux et me fait mettre à genoux.

J'ouvre la bouche, je le suce, je me dégoûte et je le suce obéissante pendant qu'il me parle. J'entends « putain salope » les mots ne s'attachent pas. Il se recule, me tire les cheveux, me fait ramper vers la rivière et me jette au-dedans.

Le froid me saisit et je me fais la réflexion que l'eau paraît si pure.  Sa main s'appuie sur ma nuque et enfonce ma tête, je bois la tasse, je m'étouffe, mon corps résiste... l'impulsion, l'instinct. Besoin d'air : un besoin vital essentiel qui me prend aux tripes et me fait sortir de l'eau.  Il diminue la pression sur mon cou.

Je pleure, je souffle, j’expire. Il m'allonge sur le sol position missionnaire, il vient me pénétrer, il entre sauvagement en moi en mes cuisses, je ne prends aucun plaisir. Il me demande de le regarder, à travers mes larmes je m'exécute. Je le regarde, je le sens me griffer, me mordre, me baiser, entrer venir repartir et mon corps est douloureux. Sa main me serre le cou assez fort pour que je ne puisse détourner la tête et le voir me baiser

J'ai mal, j'ai mal partout et je me sens vivante, j'ai mal et je n'ai pas envie que ça s'arrête, j'ai envie de souffrir, j'ai envie que mon corps se souvienne : les morsures ses ongles qui arrachent ma peau. Tout vibre : mes nerfs, mes muscles, mon sang qui palpite furieusement.  J’ai mal, je pleure, je le regarde j'ai mal, je le regarde jouir devant moi, en moi.

Je continue de pleurer, je n'ai aucun mot, je ne peux rien dire juste pleurer, le regarder se retirer de moi. Il va chercher une couverture que je n'avais pas vu, me prend dans ses bras. Je me blottis. J’ai tellement froid, j'ai tellement mal mon corps est douloureux, plein de courbatures de sensations de morsures, de griffures. En même temps un corps qui hurle qui crie, un corps vivant,  à travers mes larmes, à travers mes pleurs, à travers mes sanglots, à travers ma souffrance. Je me sens en vie, en peine et en vie, fatiguée épuisée et cruellement j’existe

 Je me réveille ou je m’endors... songe ou réalité ...



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