lundi 12 février 2018

bat Ô




J’ai souvent été menée en bateau, gravissant le haut mat, naïve, je me voyais déjà la tête dans les nuages … j’ai parfois confondu les porcs mais arrimée à bon port

Pourtant j’ai toujours des envies de voyages

S’embarquer sur une caravelle. Encordée pour ne pas tanguer, chercher l’équilibre.  Oublier les mots amers et le mal de mer, confiante dans le capitaine de navire. Se laisser tirer par les boutes. Lever l’ancre et glisser les chaines sans me retenir.

Vérifier l’avant arrière et les nœuds de chaise, l’arc boutant de vent de travers perpendiculaire au mat du navigateur. L’aviron de bois me fait avancer.

l'Hermione

Et se laisser guider par les divinités marines :


Poséidon me nargue de son trident, Eole gonfle les voiles et retrousse mes jupes. Loin des sirènes âmes des morts, je suis vivante et monte à l’artimon aux ordres de mon skipper. Ses mains calleuses caressent le gouvernail et maintiennent la route.

Travaux de navigation : affleurer, affourcher, affranchir, affaler. L’aiguillot pivote dans le fémelot.

Le vent se lève, mon marin reste calme. Une accalmie, il en profite pour abattre et change de cap.

Et j’affronte la tempête, l’accouplement d’Océan et Téthys. La mer se déchaîne et jette ses larmes salées sur mon visage.  Mon corps chavire. La lame de fond me prend et me submerge. Je coule entres néréides et murènes. Mon cerveau manque d’oxygène, mon squelette s’enfonce et s’envase.

Un dernier spasme, dernier sursaut et je sens les mains qui me tirent et me ramènent. Je sens la chaleur des rayons du soleil, échouée sur le sable dans les bras du capitaine. 

Trempée saine et sauve, je reprends mon souffle prête à repartir, encore larguer les amarres

2 commentaires:

  1. Vos écrits sont déjà de beaux voyages ....

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  2. merci pour le compliment, je préfère mes voyages qu'ils soient dans la tête ou en réel ..
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