jeudi 22 avril 2021

22 Avril

 

Elle est arrivée sur ses talons aiguilles, sa robe couvrant à peine ses fesses, son sac en bandoulière, le visage fatigué, le sourire forcé et les yeux qui brillaient. Elle s’est glissée dans ses bras implorant qu’il la ranime.  Il lui donna son épaule virile, sa chaleur animale. Elle était la douceur femme fragile, dans son mal viscérale, une urgence, son corps était tendresse sensuelle. Il l’enlaçât de ses bras et se sentit fort tandis qu’elle se détendait contre lui. Elle se laissait aller, laissait sa peine glisser.


Plus tard elle s’endormit lovée contre lui. Il sentait son odeur naturelle, pas de parfum ni de déodorant artificiel, juste elle dans son effluve. Il collât son nez dans ses cheveux. La respiration devenue calme de cette femme avait la faculté d’affoler son cœur comme un cheval au galop et de l’apaiser en même temps.

Bien sûr il y aurait encore des matins coups de poings, des aurores assassines, des fins de nuits en lames de chagrin, des océans intérieurs. Pourtant en la regardant là, il s’osait à penser que l’un et l’autre pourraient parfois aussi s’aider, se protéger, s’apaiser.

Il la regarda, remit en place une mèche folle qui venait s’étaler sur le visage et murmura « A demain ». Elle ne bougea pas et dans son sommeil enfin un sourire dessina ses lèvres

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