Au réveil, j’entends cette phrase « mon homme est parti ».
4 petits mots crachés au poste de radio. La mort de Johnny Hallyday et les mots
délicats de sa femme qui l’annonce. Dans mon lit, mes cheveux s’étalent comme
un soleil d’été et mon oreiller ressemble aux champs de blé. Je dois me lever. Prendre
ma douche et entendre cette voix susurrer « j’ai besoin de tes mains sur
moi … de tes plaintes. De tes cris, de tes craintes ». Je m’habille, mets
mes bas, des sous-vêtements noirs c’est noir … comme au dehors, l’aurore n’est
pas encore arrivée, la nuit m’entoure encore, me retient. Pas encore tout à
fait vêtue, me revient l’envie d’avoir envie. Je passe ma jupe, enfile mon
maillot et gilet de laine, j’ai froid. Je passe au maquillage. J’applique ma
crème de jour. Je colore mes yeux et mets un rouge vif sur mes lèvres tandis
que le poste chante qu’il me promet le sel au baiser de ma bouche, le miel à sa
main qui me touche.
Je suis prête à aller travailler. Le soleil arrive et va allumer le feu tout rose dans le ciel encore sombre. Il est temps de sourire, appuyer sur le bouton marche et de vivre pour le meilleur, debout pour tout, se donner plus riche de ne rien garder. Je prends ma voiture, affronter le monde. Sûr qu’on a des doutes Et qu’on a des problèmes N’empêche si J’ai oublié les rêves et les merci. Toutes ces choses qui avaient un prix. Qui font l’envie de vivre et le désir … Et le plaisir aussi …
En attendant je t’attends qu’importe si c’est avril ou
décembre. Je me fous bien du jour et du mois. Mais je serai prête, je saurai te
prendre Comme une chance qu’on ne manque pas. Mais si tu savais briser ma
dérive, rendez-vous un de ces quatre matins…
Commencer par avancer et rire et retrouver l’envie d’avoir
envie. Laisse les cœurs et corps s’enflammer, et si ce n’est pas de l’amour, ça
y ressemble beaucoup !
Et toute la journée au travail, se rappeler ces petits courants
d’air, ces morceaux qui reviennent, qui mélangent chienne et chaines, amour et
liberté, prison pénitencier. En pensant fort à ne jamais oublier de vivre.
Et toujours ces 4 petits mots qui déraisonnent et me font
écho alors que les décorations de Noël scintillent et illuminent la ville en
cette fin d’après-midi.
Désolée Mr D’Ormesson, je n’ai pas
votre plume légère et élégante, votre verve et votre écriture qui ravit tout amoureux
comme moi de la langue française. Mais voyez-vous, si on a tous quelque chose
en nous de Tennessee, je pense que Williams aurait pu nous faire un joli poème
ou une pièce dont les premières phrases seraient :
C’était aux premières heures d’un
matin froid de décembre qu’elle a écrit
« Mon Homme est parti »
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