Alice, mon Alice tu croques dans ce gâteau comme si tu
croquais la vie et te voilà grande si grande tu penses dominer le monde tu pars
en croisade contre toutes les injustices sauver les humains en haut des
barricades tu hurles plus fort que les autres tu t’épuises à courir après le
temps avec ton lapin blanc chaque minute gagnée est une vie sauvée crois tu
Alice, mon Alice curieuse que tu es tu bois à même la bouteille
et découvre le narguilé tu te crois au pays des merveilles et tu planes tu
survoles te créant des amis imaginaires avec lesquelles tu voyages regardant
toujours le temps s’écouler de peur de manquer tu parles tu fais de grands
discours toujours un verre de vin à la main pour enfin trouver le sommeil qui t’apaise
Alice, mon Alice tu te nourris l’esprit dans ta chambre
enfermée tu prépares ta thèse un diplôme de plus à accrocher sur le mur qui
risque de s’écrouler tant il en est chargé tu passes tes nuits à réviser à
apprendre à déconstruire vite, vite te dit le lapin blanc tu enchaines les
master les jurys pour te remplir d’un vide que tu ne sais combler telle une cocotte-minute
tu fais monter la pression je vois la vapeur prête à exploser
Alice, mon Alice où es-tu donc passée je te retrouve dans un
château de cartes où un couple sadique jouent au roi et à la reine et te
rendent esclave tu es nue écartée tant d’hommes t’ont abusée à chaque heure un
nouveau corps comme pour t’occuper j’ai de la peine à te ramener je peine et mes
larmes ne peuvent couler
Alice, mon Alice toute petite dans cette blouse trop grande tu
cries que tu veux sortir que tu perds ton temps tu écrases des chenilles
imaginaires tu ne veux pas parler au psychiatre tu dis qu’il a des yeux de
chats tu ne les as jamais aimés même les miens d’après toi ils te regardent
avec un air sournois tu t’arraches les cheveux et tu me fais peur c’est égoïste
j’ai peur parfois dans mes angoisses et mes crises de panique de ressembler à
la folie qui s’empare de toi
Alice, mon Alice le temps passe ton lapin blanc déboule et
tu cours toujours moins vite maintenant moins haut moins fort heureusement tout
s’espace et pourtant tu cherches encore à combler le temps le vide tu arrives
joyeuse volubile un cadeau choisi pour chacun la grande vie le restaurant tut
est chronométré comme un spectacle bien répété tes yeux brillent ton sourire
éclatant ta générosité jusqu’à quand
Alice, mon Alice boulimique tu veux encore manger et si je
te préparais une salade de fruits frais ce matin le chasseur a tué le lapin
blanc explosant la trotteuse et ses ressorts en viscères jaune d’or serait ce
le moment de s’arrêter et si tu me prenais la main asseyons-nous là sur ce tronc
d’arbre nourrissons-nous de beau tiens prends ce livre d’images et raconte-moi
Alice, mon Alice
Raconte-moi notre enfance
Quand tout n’était qu’innocence
C'était un chaud lapin, ce lapin blanc, au moins ?
RépondreSupprimerLa vie (sexuelle), quelle aventure !