Je l’ai croisé
Par un matin brumeux
D’un gris cotonneux
Elle était tombée d’un escalier
La faute au bois et à ses nœuds
C’est traitre le hêtre
Elle avait des bleus
Des bleus à lames
Piquetés de jaune paille
Venus des champs de bataille
Elle avait des lèvres rouges
Rouge gorgée
D’encre sanguinolente
Elle tenait des plumes blanches
Eventail de colombe affolée
Coincée entre ronces et branches
Elle portait une cape marron
Maron gadoue, grillée au plastron
Pèlerine effilochée d’espoirs voyagés
Pourtant si vous l’aviez vue M’sieurs Dames, si vous aviez
vu comment elle irradiait de joie, d’amour et de vie
Et sa voix, sa voix M’sieurs Dames ! Si vous l’aviez
entendue vous auriez été envoutés
Elle a haussé les épaules d’un geste fatal et fantaisiste et
m’a dit
« Tu n’y peux rien, continue d’y croire. Un jour ils
seront prêts et je reviendrai »
C’était il y a une semaine,
J’vous jure M’sieurs Dames
Que ce matin là
J’ai vu La Fraternité
Dans un arc-en-ciel s’envoler
Dans un matin brumeux
D’un gris cotonneux
Superbe! "Pèlerine effilochée d’espoirs voyagés"...
RépondreSupprimerMerci ^^
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