« Dis-moi quelque chose
Et nous parlerons enfin du réel
De ce que sont vraiment les oiseaux
Les chevaux en pleine course
Les pierres tombées ou la pluie
Et aussi le silence des carapaces
Dis-moi quelque chose
A poser sur une goutte d’eau
Un mot délicat et si fragile
Qu’on se demanderait
S’il faut vraiment le prononcer
Ou simplement le regarder »
Extrait de « dis-moi quelque chose » d’Yves Namur
Que mes seins s’en souviennent
Que mes tétons se tendent
Magnifiant mes mamelles
Que ma gorge s’engoue
Ma poitrine se pointer
Dis-moi quelque chose
A faire frémir les feuilles
Du grand chêne qui s’élève
Que mes bras deviennent branches
Et que mon tronc s’émousse
A ta Terre fragile
Ɣ
Dis-moi quelque chose
Qui puisse me dévêtir
Qui rayonne mes ombres
D’un parfum opalin
Aux senteurs tremblantes
Et me couvrir du voile de Ta tendresse
Ɣ
Dis-moi quelque chose
Qui me transporte ailleurs
Que ma main sur ta nuque
S’arrête sur ton cou
Vienne caresser ta cuisse
Et se glisse dans la tienne … sereine
Ɣ
Dis-moi quelque chose
Qui ait le gout de l’Océan
Où s’échouent les bateaux
Dans les tempêtes amères
Et les rêves d’enfants
Sur le miroir d’un horizon qui oscille
Ɣ
Dis-moi quelque chose
Qui me frissonne l’âme
Comme bruissent les ailes
Des libellules mauves
Dans le ciel couchant
Transcendant transparent
Ɣ
Dis-moi quelque chose
Qui se plie comme une feuille
Qui dessine mon cœur
En reliefs rythmant
Les battements de bonheur
D’origami en fleur
Ɣ
Dis-moi quelque chose
Qui soit seulement de Nous
Quand j’ai peur de te perdre
Que je puisse fredonner
Aux nuages et au vent
Quand La Lune nous veille
Ɣ
Dis-moi quelque chose
Qui réchauffe mon regard
Pour éblouir mes yeux
Et m’offrir à ta vue
Mon intérieur étrange
Et mon esprit gitane
Ɣ
Dis-moi quelque chose
Un cri qui soit murmure
Un bruit intemporel
Une symphonie soupirée
Un trouble turbulent
Un son à ta couleur
Et vous, qu'aimeriez-vus qu'on vous dise ?
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