2001
S. vient de partir d’un week-end tous les deux. Mon corps
conserve encore son odeur et les courbatures … je décide de prendre une douche
et de changer mes draps avant que mes enfants reviennent de chez leur père.
Lavée et nue, j’entre dans ma chambre et commençais à
enlever la literie. En soulevant un oreiller je découvre une feuille pliée en
quatre. Je l’ouvre, la lis et reste sidérée par le message
« Les charmes de la sodomie
Laisse-toi faire ma chérie
Un peu de courage
Osez cet outrage
Bravons tes interdits
Plaisir garanti »
Suivi d’une date et d’une heure … soit dans un mois !
Troublée, inquiète et curieuse, je souris. J’essaie de
m’occuper mais mon esprit est ailleurs.
Après le repas du soir où j’étais peu attentive aux babillages de mes
enfants, je les couche et me précipite sur mon ordinateur.
Je découvre d’abord que la sodomie a été dépénalisée en
France en 1791 (révolutionnaire ?). Je lis plusieurs articles qui
expliquent que les femmes rebutent à cet acte à cause de valeurs anciennes et
ancrées : la sodomie n’est pas un acte reproductif mais juste de plaisir
et de jouissance donc tabou dans l’esprit féminin.
Les jours suivants, je pianote toujours sur la toile pour
calmer mon appréhension. S. qui me connait bien m’envoie quelques messages
d’humour.
Le mercredi soir, il vient passer la soirée avec moi quand
les enfants dorment. Il évite la conversation sur le sujet qui m’intéresse et
me couvre de baisers et de caresses. J’oublie mes craintes et me laisse glisser
sur le chemin du plaisir.
Lors de notre week-end bi mensuel, je sais qu’il ne va pas
me laisser aborder les questions. Nous sortons, voyons des amis, dansons.
Parfois il me sourit de son air mutin et ses yeux sont malicieux. Je réponds à
son jeu.
En rentrant chez moi, je découvre dans mon sac à main une
nouvelle feuille pliée. C’est l’habitude de S. il me laisse des mots d’amour
qu’il ne dit pas, des citations qu’il veut me faire partager, parfois des
petits dessins.
Il s’agit d’un article sur la sodomie : l’écrivain (ou journaliste)
explique que la femme doit être préparée, que le partenaire doit lui faire
produire des endorphines afin d’inoculer un peu la douleur. Tout un chapitre expose la lubrification et
les différentes positions. Enfin le
dernier paragraphe (surligné par S.) informe sur le mélange entre la souffrance
et le plaisir, le partage d’un acte intime avec son partenaire, de confiance
les dernières phrases développent le lien de dominé/dominant de ce type de
pratique et des plaisirs que cela peut procurer dans un couple, l’excitation,
et aussi le fait de ne pas pratiquer trop régulièrement cette action.
Tout cela ne me rassure pas pour autant. Cependant je fais
confiance à S.
Et le jour J arrive. Je rejoins S. chez lui pas très à l’aise. Il
m’accueille à s apporte avec un tube en main. Me le montre : du
lubrifiant ! me sourit en me disant « ça peut attendre un peu ».
Il sait très bien comment faire monter la pression… je m’installe dans son
salon et il me sert à boire. J’attrape mon verre et je le vide assez vite
pendant qu’il me parle d’un roman qu’il vient de finir. Il s’absente quelques secondes pour aller
dans sa chambre. J’en profite pour essayer de me servir mon troisième verre, S.
m’arrête « tu n’as pas besoin de ça ». Ses yeux plongent dans les
miens, et comme d’habitude je retrouve la sérénité et la confiance qu’il sait
me prodiguer.
Il me lève, m’embrasse et me dirige vers sa chambre. Il
ouvre la porte et je découvre des pétales de roses au sol et sur le lit, des
bougies allumées, un léger parfum d’encens dans l’air, une bouteille d’huile de
massage. Je me détends jusqu’à ce qu’il susurre à mon oreille « nous avons
encore 40 minutes » et qu’il me renverse sur son lit.
photo du net
Tendres baisers, doux massage, charmantes caresses … tout
est parfait, agréable, grisant.
Et ma nuit est aussi surprenante que délicieuse
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